Niderviller - Groupe en faïence "Renaud et Armide endormi" - XVIIIe siècle

Groupe à deux figures en faïence de Niderviller à décor polychrome et or représentant Renaud et Armide endormi, d'après l'oeuvre du sculpteur Lemire.

XVIIIe siècle - vers 1765-1770

La tête d’Armide est restaurée (voir photos) 


Long: 22cm - Haut: 20cm

Un groupe similaire en faïence de Niderviller, d'après l'oeuvre du sculpteur Lemire, est reproduit dans le répertoire de la faïence française du Dr. Chompret (planche 25A).

Renseignements et photos complémentaires sur simple demande.

Le sujet évoqué par ce groupe est emprunté au poème du Tasse (1575), Jérusalem délivrée, repris par de nombreux peintres et popularisé par une tragédie lyrique Armide de Lully sur un livret de Quinault (1686) puis par celui de Gluck (1777). Devant Jérusalem assiégée par les croisés, le chevalier franc Renaud est prisonnier de la magicienne Armide qui bientôt s'abandonne à son amour. Renaud, délivré des sortilèges rejoindra bientôt ses compagnons pour prendre Jérusalem et Armide périra dans les ruines de son palais. Le groupe de Niderviller représente la scène où Armide découvrant Renaud endormi, l'enchaîne avec des fleurs. Boucher, qui avait peint un tableau sur ce sujet pour sa réception à l'académie Royale de Peinture et de Sculpture, exécuta un carton représentant Renaud endormi pour la manufacture des Gobelins (1752), puis collabora aux décors lors de la reprise de l'opéra en 1761 (François Boucher, RMN, 1987, P. 166). Carle Vanloo réalisa en 1732-1733 plusieurs tableaux pour le Palais royal de Turin dont Armide trouvant Renaud endormi et Armide enchaînant Renaud avec des fleurs, thème du groupe de Niderviller (Carle Vanloo, Catalogue de l'exposition de Nice-Musée Chéret, Clermont-Ferrand-Musée Bargoin, Nancy-Musée des Beaux-Arts, 1977, p. 32-33). Ce groupe est sans doute contemporain du Renaud et Armide que Cyfflé a réalisé à Lunéville en terre de Lorraine (Céramique lorraine, 1990, p. 185). Bien que le sujet soit semblable, l'attitude des personnages, leurs vêtements distinguent le groupe de Niderviller de celui de Lunéville et ne permettent donc pas de l'attribuer avec certitude à Cyfflé. Catalogue des collections du Musée du pays de Sarrebourg - Les faïences de Niderviller. 2002